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Lac Vostok

Le lac Vostok  est le plus grand des 140 lacs sous-glaciaires de l'Antarctique. Il se situe approximativement au Pôle Sud au cœur du continent Antarctique en dessous de la station russe de Vostok, dont la surface de l'inlandsis se situe à cet endroit à 3 488 m d'altitude.

la glace, sous 3000 m d'épaisseur, fond et forme un lac. Au lieu de se déformer en s'écoulant dans le sens de la plus grande pente, cette glace glisse sur l'eau, formant ainsi un plateau, de 40 km de large sur une centaine de long. A partir de la topographie à haute résolution mesurée par ERS-1 (phase géodésique), on peut tracer une carte topographique (cartes à droite) mettant en évidence ce vaste plateau ou en déduire la courbure de celle-ci (carte ci-dessous), qui met en valeur les "accidents" du terrain, et les anomalies d'écoulement de la glace.

 

 

 

 

L'eau du lac est très probablement isolée de tout contact avec l'extérieur depuis peut-être 15 à 25 millions d'années, ce qui en fait une structure fossile tout à fait remarquable. Initialement, il a été pensé que c'est la même eau du lac qui est là depuis sa formation, ce qui donnait une durée de rétention de l'ordre du million d'années. D'autres recherches, menées par Robin Bell et Michael Studinger de l'Observatoire de la Terre de l'Université Lamont–Doherty de Columbia, ont suggéré que l'eau du lac est constamment gelée et entrainée par le déplacement de l'inlandsis de l'Antarctique, si bien que l'eau est remplacée par la fonte de la glace dans ces conditions de haute pressions. Cela replace l'estimation de la durée de renouvellement de l'eau du lac à une moyenne de 13 300 ans.

 

L'existence de tels réseaux hydrologiques est importante pour la compréhension de l'Antarctique et de la façon dont les glaces s'écoulent sur ce continent. De plus, ce lac intéresse beaucoup ceux qui étudient les climats du passé, car son eau pourrait être analysée pour en déduire le climat de l'époque. Un carottage avait été commencé  mais est actuellement stoppé car les problèmes de contamination de l'eau seraient inéluctables.

 

 

 

Il y a de la vie dans le lac Vostok

 

 

Des microorganismes vivant dans le sol peuvent avoir été transportés de la même manière et incorporés à la glace. Au bout de 800 000 ans, temps nécessaire à ce que cette nouvelle glace arrive à l’interface entre le glacier et le lac, ces microorganismes sont alors libérés dans les eaux du lac lors de la fusion de la base du glacier. Si la grande majorité de ces organismes n’a aucune chance de survivre à 800 000 ans de broyage dans le glacier aux températures largement négatives, puis aux conditions de hautes pression, de température proche de 0 °C, d’absence de lumière et de faible disponibilité en carbone organique qui règnent dans les eaux pauvrement minéralisées du lac. Il existe néanmoins une possibilité que certains microorganismes, les êtres vivants qui ont conquis le plus large éventail d’environnements terrestres, aient pu s’adapter et survivre dans le lac. On peut alors imaginer que certains se sont également retrouvés piégés dans la glace de regel au sud du lac.
Mais, après le premier enthousiasme soulevé par la publication, en 2001, des résultats de trois équipes américaines concernant la présence de microorganismes dans les carottes de Vostok, le doute a immédiatement été soulevé par la forte ressemblance que ces microorganismes présentaient avec ceux de notre environnement et leur faible diversité spécifique.

 

 

 

 

 

 

 

 

La station de Vostok

 

Elle fut construite en 1957, à l’occasion de l’année géophysique internationale, par les soviétiques sur le site remarquable correspondant à la fois au pôle géomagnétique, à 78° de latitude Sud et 106° de longitude Est, et au pôle de froid du continent Antarctique (record de froid : - 88,2°C le 23 juillet 1983). Le hasard a voulu que Vostok se trouve à l’aplomb de la pointe sud de l’immense lac dont personne ne pouvait alors soupçonner l’existence. Outre les observations météorologiques, magnétiques et radiométriques, une des activités importantes de cette station était la réalisation de forages profonds dans la glace de l’inlandsis, cet énorme complexe de glaciers, de 3 à 4 km d’épaisseur (3 750 m à Vostok), qui recouvre 98 % de la surface de l’Antarctique et dont le poids est tel qu’il enfonce le continent de près de 800 m sous le niveau de la mer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



08/02/2012
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